C'est la Foire Aux Questions !

Vous trouverez ici des éléments de réponse à des questions récurrentes autour des poêles de masse.

L’objectif est de vous donner toutes les clés de compréhension sur le fonctionnement des poêles de masse en général, et des poêles Oxalibres en particulier.

Cette rubrique devrait également vous aider à à juger si cette solution de chauffage est adaptée à vos besoins.

Pour toutes les questions plus techniques liées aux poêles Oxalibres, nous vous invitons à consulter le forum.

Généralités sur les poêles de masse

Quel rendement pour un poêle de masse ?

Les usagers des poêles de masse témoignent d’une consommation trois fois inférieure par rapport à un poêle classique au rendement pourtant annoncé de 70 ou 80 %.
Il parait logique que les rendements thermiques des poêles de masse soient élevés du fait des basses températures de sortie des fumées pendant seulement une heure par jour, mais pas au point d'avoir 240% de rendement !

Voici les raisons :

Mauvaise utilisation du poêle classique
Comme généralement prescrit par le fabricant pour une utilisation optimale, c'est en l'utilisant en feu vif qu'un poêle traditionnel obtient son meilleur rendement thermique, mais les surchauffes et les tubes rougissants écartent rapidement cette technique.
Pour parvenir à un confort thermique satisfaisant, la solution généralement choisie est de laisser son feu en position ralentie, mais les rendements thermiques dégringolent par rapport à ceux annoncés (et la pollution augmente !).

Deux façon de déterminer le rendement
Le rendement indiqué d'un appareil neuf est appelé "inférieur" ou "sensible". Il est mesuré à l'aide d'un analyseur de combustion placé à la sortie de l'appareil. Il n'est pas représentatif du vrai rendement thermique car il prend uniquement en compte les gaz et températures mesurés dans le conduit d’évacuation mais ne se soucie pas de la chaleur émise par le poêle ou de la quantité de bois brûlé.

En mesurant le rendement thermique réel de différents appareils, on obtient les données suivantes :

  • Le poêle de masse affiche autour de 85 %
  • Le poêle traditionnel utilisé en feu vif 30%
  • Le poêle traditionnel utilisé au régime ralenti 5%

D’autres types d’appareils de chauffage affichent de très bons rendements : c’est le cas du poêle à granulés ; par contre, à potentiel énergétique égal, le combustible est trois fois plus onéreux, et il faut prendre en compte l'énergie nécessaire à sa fabrication et à son transport.
Les chaudières obtiennent aussi de bons résultats. Mais généralement, les pertes additionnées de l’appareil, du système de circulation ainsi que celui du stockage abaissent drastiquement le rendement global. D’ailleurs, il fait  rarement froid dans le local où elles se trouvent !

Le bon rendement du poêle de masse réside sur 2 points : une combustion complète et la récupération de chaleur dans le circuit de briques. Le rendement des poêles de masse plafonne autour de 85% du fait de la température minimale des fumées dans le conduit d'évacuation (au-dessus de 100°C), et de l'excédent d'air (de l'ordre de 50%) garant de la qualité de combustion malgré un combustible hétérogène. Certains poêles autrichiens disposent d'un réglage automatique de l'arrivée d'air en fonction de l'intensité de la flambée, ce qui permet d'atteindre un rendement supérieur. C'est une solution efficace, mais onéreuse, et plutôt "high tech".

Comment utilise-t-on un poêle de masse ?

Le principe d’un poêle à accumulation est de stocker dans la masse qui le constitue l'énergie d'un feu intense d’environ une heure :

  • Une flambée vive produit en peu de temps une quantité importante de chaleur
  • Celle ci, emprisonnée dans le corps même du poêle, est restituée sur une longue durée

Ceci permet de ne faire qu'une flambée par jour, deux lors des périodes très froides

L'utilisation d'un poêle de masse "en feu continu" risque d'endommager la maçonnerie, en générant de trop fortes dilatations.

Poêle de masse : le plus lourd le plus puissant ?

C'est le contraire ! plus le poêle de masse est gros et moins il est puissant, plus il distribuera lentement l'énergie emmagasinée et restera tiède longtemps.
Dans une conception sur mesure, le choix de la courbe de restitution du poêle devrait se faire en fonction de l’inertie de la maison, l'objectif étant d'obtenir une température intérieure constante :

  • Une maison avec beaucoup d’inertie lisse les températures intérieures. La courbe de restitution du poêle au profil d’une vague offre alors puissance (possibilité d’enchaîner les feux plus rapidement car le poêle se décharge plus vite) et réactivité autant lors d’allumage à froid (retour de vacances) que à chaud (pic de puissance après le feu)
    Cette courbe est obtenue grâce à une simple épaisseur de l’habillage du poêle (11cm, largeur d’une brique).
    La puissance maximale est atteinte 4h après l'allumage, sa moitié à 12h et son quart à 24h
  • Une maison avec une inertie moyenne (maison des années 80) réclame un poêle avec plus de déphasage : il faut rajouter 5 cm d’épaisseur supplémentaire. Le torchis peut être utilisé pour ce rajout de matière
  • Une maison sans inertie (chalet ou plaques de plâtre isolées) lègue la totalité de cette tâche au poêle dont la courbe de restitution doit être continue : l'épaisseur totale de l'habillage pourrait alors être de deux largeurs de briques

Le poêle de masse ne chauffe-t-il que par rayonnement ?

Il se dit que poêle de masse ne chauffe que ce qu'il voit ; c'est vrai dans le cas d'une vieille habitation, mais ça ne l'est pas dans le cas d'une maison suffisamment isolée : la chaleur se répartira naturellement, les cloisons déphaseront ce transfert mais ne l'arrêteront pas.
La transmission douce de la chaleur véhicule plus loin les calories qu'une émission vive et rapide car elle pénètre les masses de l'habitation.
Une autre idée reçue est que poêle de masse rayonne plus que le poêle à bois traditionnel. Or, le ratio convection/rayonnement de chacun est presque identique (60 % de rayonnement et 40 % de convection). Un poêle traditionnel puissant génère beaucoup de convection et de mouvements d'air, mais sa part de rayonnement est aussi très importante.
Néanmoins, à puissance égale, le rayonnement sera perceptible plus loin avec une émission de grande surface en basse température : le meilleur confort est obtenu avec un mur ou un plancher chauffant, puis un poêle de masse, et en dernière position un poêle traditionnel.

Quel bois dans un poêle de masse ?

La qualité du bois est fondamentale, il s'agit de la première cause de dysfonctionnement de tout appareil fonctionnant avec ce combustible.
Il est fendu à la section du poignet et doit contenir moins de 20% d'humidité. Une petite astuce pour fendre le bois : remplir 2 pneus usagés de voiture empilés.


Toutes les essences conviennent, la préférence allant vers des bois à combustion rapide. Les bois denses dégazant peu, il convient de les mélanger à des plus légers. Les résineux ne sont pas proscrits : le feu vif du poêle de masse brûle les résines. Le bois doit être stocké contre le poêle chaud avant d'être brûlé, pour terminer son séchage.

Attention : brûler du résineux dans un poêle tournant au ralenti peut générer des risques importants de feux de cheminée, les résines non brûlées s'accumulant dans le conduit.

C'est quoi une brique réfractaire ?

Une brique réfractaire est une brique qui conserve ses propriétés mécaniques à très haute température.

Les briques réfractaires sont de différentes qualités qui répondent aux besoins des industries cimentières, céramiques, sidérurgiques, métallurgiques, de la construction en fumisterie, etc.

Les briques sont fabriquées par étirage ou « voie humide », ou par voie sèche, c'est-à-dire par surcompression à sec.

Les briques sont obtenues essentiellement par utilisation de silice SiO2 et d'alumine Al2O3 en plus ou moins grandes quantités selon l'effet recherché. On distingue :

  • produits à base de silice (teneur en silice supérieure à 91 %, en alumine, inférieur à 3 %) ;
  • produits siliceux (teneur en silice entre 85 et 91 %, en alumine, supérieure à 5 %) ;
  • produits à base d'argile (silico-alumineux) (teneur en alumine entre 15 et 40 %) ; Ce sont les briques utilisées dans les poêles
  • produits spéciaux à base de bauxite, magnésie et dolomie, corindon, graphite, carbure de silicium, etc ;
  • produits naturels utilisables sans cuisson préalable.

Une brique réfractaire est caractérisée selon les critères suivants :

  • résistance à l'usure par abrasion ;
  • résistance pyroscopique (en °C)
  • résistance mécanique à froid (en kg/cm2)
  • masse volumique (en kg/m3)
  • porosité ouverte (en %)
  • résistance à l'écrasement à froid (en N/mm2)
  • affaissement sous charge à température croissante (2 kg/cm2 - 0,5 %) (°C)
  • conductibilité thermique (kcal/h.m.°C)
  • dilatation linéaire moyenne entre 0 et 1 000 °C, à 500 °C, à 800 °C
  • résistance aux chocs thermiques, trempée à l'air à 1 200 °C (en cycle)
  • tolérance dimensionnelle

Les briques réfractaires utilisées dans les poêles de masse sont généralement des briques denses (autour de 2 To/m3) composées de 40% d'alumine (ce qui leur permet de résister à des températures d'environ 1500°C).

 

Comment sont calculées les puissances des poêles de masse?

Contrairement aux poêles classiques en acier ou en fonte, pour lesquels on présente une puissance instantanée, la puissance des poêles de masse correspond généralement à une moyenne lissée sur 24h.

Le calcul est le suivant :

Quantité de bois brûlé sur 24h (en kg)*4.1 (en kWh = quantité d'énergie contenue par un kg de bois sec)*rendement du poêle/24(nombre d'heures dans la journée)

Par exemple, pour le gros modèle des Oxalibres, la puissance maximum (à 2 flambées par jour) se calcule ainsi :

(2*14*4.1*0.85)/24 = 4,06kW

Ce poêle délivrera au maximum 97kWh sur 24h, soit une moyenne de 4kW par heure. Il faudra pour cela brûler 28kg de bois sec.

Comment implanter un poêle de masse dans son logement ?

Considérons l’habitation comme une boite isolée nécessitant un certain apport calorique : la stratégie thermique consiste à créer cet apport au bon endroit pour que la chaleur se répartisse idéalement.

Le piège à éviter est d’assimiler la répartition de la chaleur du poêle de masse au poêle à bois traditionnel et de greffer à ce premier divers systèmes de récupération d’énergie (eau, air, accumulateurs  désolidarisés…).

Avoir recours à ces artifices est généralement lié à une faiblesse de l’isolation de l’habitation, entrainant une consommation de bois trop élevée pour ne pas devenir une véritable corvée : le fendage du combustible représente un travail non négligeable.

S'arrêter à la fonction chauffage du poêle de masse simplifie le choix de son emplacement, il suffit de le  centrer au rez de chaussée. Si la  maison est parfaitement isolée, il peut même être décentré : les températures de part et d'autre s'égaliseront grâce à la stratification naturelle de la chaleur.

Mais si l'on prend en compte la dimension utilitaire d'un PDM, l'implantation idéale est de surchauffer la pièce d'eau de façon à ce que les cloisons de celle-ci rayonnent en basse températures (il s'agit du meilleur ressenti) vers le reste des pièces.

En plus de permettre le séchage du linge dans une pièce appropriée, la proximité du poêle et du ballon permet un fonctionnement en thermosiphon, fortement conseillé pour sa simplicité de montage et sa fiabilité. L'emplacement du cumulus dans une pièce d'eau est logique pour éviter les pertes thermiques du ballon vers l'extérieur en hiver,  limiter la longueur des réseaux et ramener un peu de chaleur à ce local.

La cuisine trouvera logiquement sa place à proximité de cette salle d'eau pour limiter les longueur et les surcoûts superflus de canalisation, pertes énergétiques et risques de fuites, et accéder au poêle depuis la cuisine et voir le feu du salon assis sur le banc chauffant représente l'idéal absolu !

Répartition de la chaleur dans la hauteur

  • Une habitation très bien isolée risque d'avoir des températures élevées aux étages, la VMC ou un dé-stratificateur peuvent être utilisés pour  descendre ces calories
  • Une habitation moyennement isolée a des températures plus homogènes entre les étages  (mais au détriment de la consommation de bois par rapport au cas précédent)
  • Une habitation non-isolée n'a pas ses étages chauffés avec la plupart des appareils de  chauffage situés au rez de chaussée, la chaleur monte mais l'apport thermique est insuffisant pour contrer les pertes

On choisit de positionner le poêle plus ou moins proche de la cage d’escalier ou de la mezzanine afin de ramener ou non de la chaleur aux étages : on l'en éloignera dans une maison très bien isolée et à l’inverse, on le positionnera sous la mezzanine d’une habitation mal isolée.

Répartition latérale de la chaleur

La répartition latérale de la chaleur est directement liée à la qualité de l’isolation de l’habitation : les écarts de température entre le poêle et les pièces éloignées seront en rapport avec cette dernière. Les cloisons déphaseront le transfert thermique, mais dans une boite parfaitement isolée, les températures finissent par s’égaliser.

Par contre, l’apport d’un poêle à travers cette même cloison risque de ne pas compenser les pertes d’une pièce attenante non isolée : par exemple, un poêle dans une maison en pierre non isolée ne chauffera pas à travers un mur de refend en pierre.

Règle des 4kW

Nous estimons que notre plus gros poêle de masse, correctement positionné (central, au niveau bas et sans obstacles importants), distribuera de manière homogène la chaleur.

Un besoin de puissance supérieur génèrera des écarts de  températures en raison de la taille ou du manque d'isolation de la maison.

Il faudra alors avoir recours à d'autres solutions :

  • Mieux isoler l'habitation
  • Réduire les volumes à chauffer (se confiner l'hiver dans un volume plus confiné, isolé thermiquement du reste de la maison)
  • Installer des systèmes de distribution secondaires en complément du poêle de masse
  • Ou renoncer au poêle de masse pour un système de chauffage centralisé équipé d'un circuit de distribution hydraulique (par exemple chaudière à granulés)
Accoler ou Intégrer le poêle dans un mur porteur : quelles contraintes et incidences sur le fonctionnement du poêle ?

Accoler un poêle à un mur épais modifie sa courbe de restitution : la surface concernée perd puissance et réactivité mais offre une réserve calorifique pouvant tempérer l'habitation pendant un week-end d'absence de ses occupants.

La dilatation du poêle est faible mais existante. Pour prévenir tout risque structurel, on décolle le poêle du mur par un carton lors de sa construction. Le carton est retiré au fur et à mesure du montage.

Garde au feu et piège à calorie : 2 notions à comprendre pour éviter les incendies

L'écart au feu entre fumées et matériaux inflammables du bâti doit être de 16cm minimum et contenir une lame d'air mobile ou un isolant réfractaire.

Le cas fréquent est le polystyrène sous la dalle : en plus d'éloigner à bonne distance le passage des fumées, il faudra intercaler entre les deux un isolant porteur résistant à la chaleur. Le béton cellulaire est souvent choisi.

Piège à calories

Lorsqu'une grande surface du poêle est recouverte d'un matériaux isolant et inflammable (coussin, bois...), la chaleur ne s'évacue pas et augmente, risquant de consumer ce matériaux.

Une lame d'air ventilée ou un isolant réfractaire entre les deux supprime ce risque.

Les coussins permanents sur banc représentent eux aussi un danger car ils isolent une grande surface par laquelle la chaleur ne peut s'évacuer, en particulier près du poêle, zone la plus chaude. Recouvrir l'assise de briques plâtrières creuses permettent d'intégrer discrètement une lame d'air entre les deux.

Suis-je assuré si j'ai construit moi-même mon poêle ?

L'auto-constructeur n'est soumis à aucune norme, si ce n'est celles figurant dans le contrat entre lui et son assureur. Les normes sont faites pour qu'une assurance puisse se retourner contre un professionnel et non contre un particulier.
L'assurance d'une habitation couvre obligatoirement les dommages collatéraux d'un sinistre. Les dommages du bien concernés sont pris en charge par l'assurance en fonction des options choisies lors de la signature du contrat.
Le poêle de masse auto-construit n'induit pas de démarche différente d'un poêle à bois traditionnel auprès des assurances. Il appartient à chacun de demander à son assureur si le fait que le poêle soit auto-construit pose problème.

Le poêle de masse est un appareil de chauffage qui réduit fortement les risques d'incendie, car il rejette des fumées moins chaudes que les poêles classiques. Or, la plupart des sinistres se déclarent dans le conduit et non dans l'appareil.

A ce même titre, les travaux effectués par un particulier ne sont pas concernés par une garantie décennale, même en cas de revente de la maison, à l'inverse de ceux effectués par une entreprise. Il apparait clairement dans l'acte de vente d'un bien immobilier que le propriétaire ne peut être poursuivi que pour "vice caché".

Un poêle de masse dans une masse neuvre : Que dit la réglementation énergétique (RE2020) ?

Les poêles Oxalibres, ainsi que la plupart des poêles à combustible type buches, ne rentre pas dans le cadre de la règlementation énergétique 2020 car ils ne disposent pas d'un système de régulation automatique de la chaleur.
Ces poêles ne sont pas interdits dans une construction neuve, mais il seront généralement considérés comme un appoint.

Quelles règles pour la fumisterie ?

On ne cherche pas à récupérer de la chaleur dans le conduit d'évacuation d'un poêle de masse car les dernières calories sont nécessaires pour assurer un tirage correct. Aussi, le conduit d'évacuation des fumées doit être métallique pour chauffer rapidement dès l'allumage et confiné de façon à ne pas dissiper son énergie.
Les solutions courantes sont un conduit double paroi isolé ou un conduit maçonné gainé.

Emplacement du conduit d'évacuation

Par rapport au poêle

Décoller le poêle du conduit supprime un pont thermique en rapport avec la surface de contact entre les deux, soit environ 10 %, mais une simple lame d'air de quelques centimètres ou une laine de roche en plaque limite cette conduction thermique.
Le pire emplacement du conduit par rapport au poêle est au dessus, contrairement à presque la totalité des appareils de chauffage au bois ! Quand le cas ne peut être évité, une gaine souple par la suite camouflée (plaques de gypse) contourne l'appareil.

Par rapport au toit

Pour des raisons pratiques, le meilleur emplacement du conduit est près du faitage : ceci évite des conduits extérieurs trop hauts rendant difficiles l'accès au chapeau et nécessitant d'être haubanés. Pour limiter les vents perturbant le tirage, le conduit dépasse de 40cm le haut du toit (1,2m pour les pentes de toit inférieures à 15°).

Par rapport aux pièces
Même isolé, le conduit ne doit jamais être entièrement extérieur à la partie chauffée de l'habitation (garage ou dehors) : il n'y aurait pas le léger tirage suffisant pour amorcer le feu, chaque allumage serait problématique. De plus, un conduit extérieur est plus assujetti aux phénomènes de condensation. Le conduit d'un poêle de masse ne chauffe pas, il est donc inutile de la faire passer dans une chambre dans l'objectif de tempérer celle-ci.

La mise en œuvre des conduits de fumées est cadrée par le DTU 24.1, qui détaille les distances de sécurité à respecter entre le conduit et les matériaux inflammables, les règles de dimensionnement, les limites à respecter en terme de dévoiement, etc.

Quel entretien pour son poêle ?

D'après la règlementation en fumisterie, le ramonage du poêle est à faire une fois par an, celui du conduit d'évacuation deux fois par an, dont une fois pendant la saison de chauffe.

L'accès du fond de foyer en retirant les briques amovibles permet le nettoyage du banc à l'aide d'un hérisson classique et celui de la moitié inférieure des conduits de descente du poêle avec un petit hérisson de poêle à granulés. La brique-tiroir au dessus de la porte permet de ramasser le dépôt de cendres se formant à cet endroit.

La moitié supérieure se nettoie d'elle même par pyrolyse de la suie lors des gros feux.
Les dépôts doivent être de la suie sèche, poussiéreuse, se décollant sans peine des briques. La découverte de bistre signifie que l'appareil est mal utilisé (« feux qui dorment »).

Si vous souhaitez ramoner vous-même votre poêle et votre conduit de fumée, interrogez votre assureur sur ce point, afin de vérifier que vous serez toujours couverts.

Particularités des poêles Oxalibres

Avec quelle colle maçonner son poêle ?

L'utilisation de briques parfaitement rectilignes permet une maçonnerie à sec avec des joints très fins (de l'ordre du mm). Cette solution est simple à mettre en œuvre, et donc particulièrement adaptée à l'autoconstruction.

Des briques moins rectilignes devront être maçonnées au mortier, avec des joints de 5 à 10 mm, après avoir été trempées dans l'eau. Chaque rang doit alors été réglé au niveau.

Technique classique : le coulis à prise chimique
L'assemblage est réalisé avec un coulis argileux contenant un additif permettant une prise chimique. Son nom commercial est Réfrajoint.
Après avoir tartiné la brique à l'aide d'une petite truelle, on frotte entre elles les deux surfaces à encoller de façon à créer un effet ventouse.
L'épaisseur du joint est de un mm, deux étant un maximum pratiqué pour corriger des défauts. Plus, le joint fissure en séchant. L'utilisation du maillet doit être minimisée car les chocs décollent les briques.
Conditionné en pot, il est rapidement périssable. L'eau de surface empêche la prise du produit, il faut la retirer avant utilisation et en remettre après. La consistance du réfrajoint doit être similaire à une crème épaisse, si elle est trop épaisse, il faut rajouter de l'eau et la mélanger au malaxeur
On peut aussi utiliser ce produit pour sceller les trappes de ramonage.
Mise en œuvre alternative : le coulis à prise céramique
Aussi appelé coulis argileux, c'est un mélange d’argile et de chamotte. Il est proposé à la vente par le fabricant de  briques, un sac de cette poudre équivalant à un pot de Réfrajoint. L'absence de prise chimique autorise un  démontage en cas d'erreur. Agréable à travailler, il ne nécessite pas de protections particulières, il ne durcit pas tant qu’il est hydraté. Ce mode constructif est à assimiler à celui d’un vieux mur en pierre : chaque brique est
maintenue par le poids de celles du dessus.
Ce coulis a pour avantage de réutiliser ces briques lors du démontage du poêle ou éventuellement de modifier ce dernier (rajout d'un four, d'un banc, nouvelle forme…)

Limites du coulis argileux :

  • Dans les zones très chaudes du poêle (proximité des braises et des flammes) : les briques soumises à haute température se descellent et s'écartent en se dilatant et se rétractant (effet chenille)
  • En partie haute de l'habillage, les briques assemblées au coulis argileux risquent aussi de se desceller, en particulier sur les modèles de forte puissance

L'utilisation d'un coulis à prise chimique est recommandé pour maçonner les poêles Oxalibres.

A quoi sert la boîte à feu ?

Il s'agit d'un module métallique amovible, un cylindre perforé, ovalisé pour le M, recevant le combustible, bridant l'air primaire et l'injectant préchauffé de façon homogène.
Il peut-être fait à partir de matériaux de récupération, il est aussi possible de se fournir auprès du chaudronnier local
Les températures de proximité des braises rendent inutiles l'utilisation d'un acier réfractaire de qualité : en contre-partie du changement régulier de cette pièce d'usure, la longévité du poêle est nettement augmentée et les risques de fissure diminués, les feux étant plus calmes et les briques du foyer protégées du rayonnement des braises.


Utiliser son poêle sans la boite à feu est à éviter. Les feux seraient trop vif et risqueraient d'endommager rapidement le poêle.

Starter d'allumage : pourquoi faire ?

Le starter d'allumage est un mécanisme servant à assurer le tirage en toute circonstance.
Lorsque la maison est chauffée et qu'il fait froid dehors, le flux d'air va automatiquement dans le bon sens et le starter n'est pas utile.
Il le devient lorsque la maison et le poêle sont froids, ou lors des inter-saisons en fin de journées ensoleillées (périodes plus propices aux feux matinaux).
Un préchauffage du conduit est alors nécessaire. Il est possible de faire un petit feu en pied de conduit, mais allumer quelques minutes une résistance électrique au même emplacement est bien plus confortable d'utilisation. Il est judicieux de l'activer à l'aide d'une minuterie ou de la coupler à un signal pour indiquer son fonctionnement.
Une autre technique adaptée aux  arrivées d'air extérieures est de pousser l'air avec une ventilation. Cela génère une surpression dans le poêle, mais cette opération est elle aussi
courte et ponctuelle.

L'utilisation du starter d'allumage est normalement très exceptionnelle (quelques jours par an en inters-saison). Il est toutefois conseillé d'installer l'un ou l'autre des systèmes (résistance électrique dans le conduit ou ventilateur dans l'arrivée d'air).

Prise d'air intérieure ou extérieure ?

L'air peut être canalisé de l’extérieur ou pris directement à l’intérieur de la maison.
Le premier cas est généralement conseillé pour des raisons de sécurité et de confort, et non pas d''un point de vue thermique : prendre l’air extérieur n’amène certes pas d’air
froid dans l’habitation mais en amène dans le poêle qui chauffera un peu moins. Par contre, canaliser l’air extérieur est conseillé pour éviter les mouvements d’air susceptibles de créer une sensation de froid.
Certaines circonstances peuvent amener à une prise d'air intérieure, tel que par exemple l’impossibilité de trouver une zone de pression neutre autours de la maison (on choisit tant que possible le côté sous vent dominant) ou une mise en œuvre complexe pour amener le tube.

Voici quelques consignes dans l'hypothèse où l'air est canalisé de l'extérieur :

  • Une gaine souple est préférable à un tube rigide dont les coudes manqueront d'aérodynamisme
  • Une gaine de ventilation en aluminium est possible, une gaine inox de fumisterie a l'avantage d'être plus résistante s'il faut par exemple l'enterrer. De plus, ce diamètre est facile à trouver d'occasion
  • Des braises peuvent tomber dans le tuyau d’arrivée d’air, aussi, il est judicieux de choisir un matériau ininflammable et de le décaler de la zone de chute des braises
  • Acheminer l'air par le haut est à éviter (problème d'inversion de tirage produite par un coup de vent dans la cheminée, ou de résistance aux allumages)
  • Le système de fermeture (appelé registre à câble) peut être installé à tout endroit du tube,
    même à l’extrémité extérieure de l’habitation. Les sections de cet appareil sont standards à celles des gaines de ventilation en aluminium, encourageant l'utilisation de ces dernières
  • Pour ne pas avoir à creuser une tranchée dans sa maison, l'air extérieur peut rentré dans le
    poêle sur un côté
  • Dans le cas d'un poêle en R+1, la prise d'air sous le poêle peut également servir au décendrage.

Dans le cas d'une arrivée d'air extérieure, un diamètre de 150mm minimum est préconisé pour tous les modèles. Évitez le PVC (ou tout autre matériau inflammable), au moins sur le dernier mètre arrivant sous le poêle. cette arrivée d'air doit pouvoir être fermée de manière à peu près étanche entre les flambées.

Peut-on cuisiner dans son poêle de masse ?

Le poêle Oxalibre a été conçu pour cuisiner, à la fois dans le foyer et dans le four blanc situé en partie haute, en option.

Le foyer connait les plus grandes amplitudes thermiques. Les encoches latérales servent de support aux dalles alimentaires pour faire son pain et ses pizzas, ou peuvent accueillir des lèches-frites de four. On peut intégrer jusqu'à deux gros gastro-normes (28 litres chacun !) dans cette cavité.

Le four blanc, c'est à dire où ne circulent pas les fumées, est intégré par défaut dans les plans, mais il n'est pas obligatoire et on peut choisir de ne pas le mettre. Sa puissance est limitée par rapport aux températures obtenues dans le foyer et les phénomènes de condensation sont parfois  problématiques.

Que peut-on faire avec l'échangeur d'eau chaude ?

Il est possible d'intégrer dans le poêle Oxalibre un échangeur permettant une production d'eau chaude sanitaire. Cet échangeur permet de récupérer pendant les flambées entre 5 et 10% de l'énergie produite. Elle est dédiée à une production d'eau chaude sanitaire uniquement. Les puissances sont insuffisantes pour alimenter un système de chauffage central.

L'échangeur utilisé est un  flexible inox 316, d'un  diamètre intérieur de 20 ou 25mm et d'une longueur de 2 à 3 mètres. 20mm plus facile à mettre en œuvre et à  changer, 25mm un peu plus puissant. Sa finesse (0,3mm) lui confère un excellent coefficient de conduction et sa souplesse permet de  l'enfiler dans les conduits du poêle, même après construction, sous réserve  d'avoir prévu des  réservations. Vide d'eau, sa longévité dans le poêle est de 2 ans, plein, notre test de longévité en cours est à ce jour de 10 ans.
Nous ne pouvons donner une puissance précise en raison de la multitude de paramètres qui influent sa production : la saison, le modèle de poêle, la qualité du tirage, le type de
bois utilisé, etc.

Il se faufile entre cœur et habillage, voire à l'intérieur du coeur pour une version plus puissante. Un cheminement en ascension continue dans le poêle permet de le faire fonctionner en thermosiphon.

L'échangeur du poêle doit obligatoirement être relié à un ballon d'eau chaude avec échangeur. Le système complet doit comporter tous les organes de sécurité et de régulation permettant son bon fonctionnement. Le couplage de cette installation avec des panneaux solaires thermiques permet d'obtenir une quasi-autonomie sur l'année.

Quelles sont les règles à respecter pour le banc chauffant ?

La fonction principale du banc est de raccorder le poêle au conduit. Il peut être aménagé pour profiter d’une zone tiède pour se relaxer ou faire sécher son bois.
La longueur de banc maximale est de 2m. En plus d'altérer le rendement, une longueur supérieure introduit des utilisations inconfortables (risques de refoulement, feux capricieux en intersaison, fin de journée chaude ou humide, condensation dans le conduit, vitres sales...).
Il est possible de doubler cette longueur sans générer d'inconfort en gainant le banc (18 ou 20 cm de diamètre en légère ascendance), mais ce dernier sera alors moins chaud.
Lorsque le banc fait un aller-retour, on ménage un large raccourci que l'on pourra si besoin réduire par la suite par une brique amovible.

Le bilan thermique du banc du poêle de masse est nul. La fonction thermique du poêle est concentrée dans le corps principal. Certes, banc et conduit sont tièdes lors du feu, mais ne profitant pas du principe de conservation de la chaleur par effet cloche, les calories sont en partie perdues par la suite.
Rallonger le banc plus que nécessaire peut abaisser le rendement thermique global par la réaction en chaîne suivante : les températures des fumées sont plus froides, le tirage moins important, le feu moins vif, en définitive, l'échange thermique dans le poêle est moindre.

La technique la plus simple, rapide, économique et sécuritaire est l'utilisation de boisseaux de cheminées (30X30cm extérieur) posés à plat, puis revêtu d'une maçonnerie fibrée ou d'un doublage croisant leurs jonctions.
Ce matériau est fait pour que les fumées y circulent et résistent le cas échéant à un feu de cheminée. Ils sont en terre cuite ou béton réfractaire. Dans le cas d'un aller-retour de banc ou d'un camouflage d'une arrivée d'air, il existe des boisseaux doubles dont certains mesurent jusqu'à 50cm de longueur.

Les bancs peuvent également être maçonnés en briques de terre cuite ou crue.

Attention aux bancs trop longs : lorsque la température des gaz de combustion est inférieure à 100°C, de la condensation se crée dans le conduit. : les particules fines imbrûlées humidifiées se déposent alors sous forme de bistre dans le conduit, source de feu de cheminée.